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Géraldine Fréry
9 juillet 2007

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chère ? J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années je deviendrais une ombre sans doute, Ô balances sentimentales. J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu. J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu'il ne me reste peut-être, et pourtant, qu'à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promène et se promènera allègrement sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos
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Commentaires
H
De retour d une petite retraite, je me permets à nouveau de vous remercier pour éclairer nos vies par vos trouvailles si poétiques qui, pour ma part en tout cas, font écho à l'histoire d'amour que je vis avec celle que j'appelle ma lampe.<br /> <br /> Continuez à nous éclairer de vos choix poètiques si justes et si merveilleux.<br /> <br /> merci et prenez soin de vous comme vous savez prendre soin de nous.
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